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Être journalistes en Afrique anglophone

Dernière mise à jour : 12 avr. 2021

Le Kenya a l'un des paysages médiatiques les plus dynamiques du continent africain”


Comment et dans quelles conditions s’exerce le métier de journaliste en Afrique ? A travers des conférences, vidéos, podcasts et articles, Clipse vous donne des pistes pour mieux comprendre le quotidien des professionnels de la presse et le milieu des médias sur le continent. Côte d’Ivoire, Gabon, Cameroun, Maroc, après s’être intéressé aux journalistes de médias francophones en Afrique de l’Ouest, du Centre et du Nord, cette fois-ci, c’est un focus sur un pays d’Afrique de l’Est anglophone que nous vous proposons. Direction le Kenya, un pays en pleine croissance économique où le secteur de la presse est très dynamique, mais subit, comme ailleurs, les effets de la pandémie de Coronavirus. Pour en savoir plus sur le métier de journaliste dans ce pays, nous avons interrogé deux professionnels : Paul Wafula, journaliste d’investigation au Daily Nation, l’un des principaux journaux du pays, et Georgie Ndirangu, journaliste multimédia à la BBC, chaîne d’information internationale. Interview.



Clipse : Comment décririez-vous le métier de journaliste au Kenya ? Quelles sont les conditions de travail dans lesquelles les professionnels exercent ?


Georgie Ndirangu : Cela dépend de la situation, si vous travaillez dans les médias locaux ou internationaux. Ce qui fait la différence, c’est le type de ressources disponibles au sein de l'entreprise. Est-ce que le média a les moyens financiers pour vous permettre d’écrire des articles en toute indépendance, qui n'ont aucun parti pris ou inclination politique ?


Paul Wafula : Le Kenya a l'un des paysages médiatiques les plus dynamiques du continent africain. C'est de loin le pays le plus libéral en termes de médias et le moins contrôlé, si l’on se réfère aux normes en vigueur en Afrique de l’Est. Ainsi, travailler au Kenya en tant que journaliste n'est pas très différent de ce qui se fait dans toutes les autres démocraties à travers le monde. Mais nous avons notre part d'ingérence gouvernementale, comme ailleurs.

Quant aux conditions de travail, elles dépendent en grande partie de la maison de presse et de la fonction à laquelle se trouve le journaliste. Mais à mon niveau, je peux dire que tout va bien.


La crise de la Covid-19 a-t-elle eu un impact sur le secteur de la presse au Kenya ? De quelle manière ?


G.N : Absolument. Dans certains médias locaux, il y a eu, fort malheureusement, des licenciements, des restructurations et des réductions de salaires. Aussi, pendant la crise, il était impossible pour les journalistes de travailler sur le terrain comme nous le faisions auparavant. Nous avons donc développé une forte dépendance envers les correspondants locaux, qui devaient également être extrêmement prudents et respecter les mesures barrières et les normes imposées par les pays. La qualité et la quantité de contenu ont donc été légèrement impactés.


P.W : La pandémie de la Covid-19 a réduit les revenus publicitaires, affectant ainsi le résultat net de tous les médias au Kenya, comme ailleurs dans le monde. Les deux plus grosses entreprises de presse au Kenya ont signalé des pertes. Nous avons également assisté à des licenciements sans précédent dans le secteur et la plupart des employés qui ont encore un emploi subissent des réductions de salaire.


Comment définiriez-vous les relations entre les journalistes et les agences de communication au Kenya ?


G.N : Les agences de communication sont nécessaires, car ce sont elles, qui, la plupart du temps, diffusent des informations provenant directement des organisations. Le travail d'un journaliste n'est pas de reproduire ou de copier-coller les contenus des agences de presse, mais d’en prendre connaissance, de les comprendre, de les interpréter et de le communiquer au grand public.


P.W : La relation est variée. Mais les agences de communication fournissent des liens utiles entre les journalistes et ceux qui créent l’information.


Pensez-vous que les médias en ligne ont la même crédibilité que les journaux traditionnels papiers ?


G.N : De nombreux journaux traditionnels ont maintenant une plate-forme en ligne. Mais les nouveaux médias indépendants, entièrement diffusés sur le web, sont eux aussi en train de construire leur crédibilité et génèrent de plus en plus de trafic.


P.W : Les médias en ligne ont encore du travail à faire pour gagner en crédibilité, et arriver au même stade que les journaux. La propagation des “Fake news” n'a fait qu'empirer les choses.



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